La Faute originelle et la diète de plantes
La diète est un processus énergétique qui permet de recevoir des informations directement des plantes. C’est une pratique ascétique où l'on respecte les règles et on ingère des végétaux.
On peut apprendre directement des plantes. Toutes les tribus d’Amazonie tirent directement leurs connaissance de la nature.
D’après les données fragmentaires réunies, beaucoup de légendes et de mythologie racontent qu'à l’origine, le monde spirituel et le monde matériel n’étaient pas complètement séparés.
Tous les gens (Jonibo) jaillirent d’un seul coup en même temps que les esprits ainsi que tous les génies de la forêt et de l’eau et l’on entendait partout le murmure de la vie. Les animaux, les pierres, le soleil et la lune, tous parlaient. Tous vivaient dans la paix et l’harmonie et le grand esprit descendait régulièrement visiter les hommes.
La plupart des légendes racontent qu’il s’est passé quelque chose, une espèce de faute originelle (comme dans la Bible).
Ashi-Mureya* était un chaman qui voulu tromper le créateur, rentrer dans l’un de ses jardins pour lui voler l’un de ses troupeaux. Mais le perroquet chargé de surveiller l’arrivée de tout étranger le prévenu de sa voix stridente: « Papa papa Bari! Ashi Mueraya te vole tes pécaris! ».
Depuis, c’est seulement de loin que Papa Bari surveille la terre.
Il ne nous visite plus et les animaux ont perdu le langage des hommes. Avant cette époque, l’obscurité n’existait pas mais une immense nuée de chauve-souris gigantesques avait caché le soleil.
Les Yoshin (démons) en profitèrent pour se répandre parmi les hommes semant sur leur passage la maladie, la mort et tous les maléfices.
Le départ de Papa Bari et la séparation du monde spirituel acta le divorce entre les humains et leur créateur.
D’autres histoires mentionnent un déluge avec un escargot géant qui écrasait les gens avec des eaux violentes en faisant ce bruit: "Mahua Po! Mahua Po!"
Des eaux en crue surgirent des monstres affamés qui dévoraient les hommes.
Comme Adam dans la Bible. D’autres mythes avec d’autres variantes racontent que c’est parce qu'ils auraient fauté ou n’auraient pas fait quelque chose de bien, que le monde spirituel serait parti.
Certains parlent de frères incestueux devenu des corps célestes, des jumeaux auxquels on attribue le peuplement du ciel. D’autres font référence à un matricide et à une mère adoptive jaguar dévoreuse d’enfants.
Parfois, il est question d’un arbre interdit au milieu du village. Un enfant aurait joué trop près de l’arbre et se serait transformé en oiseau et disparu.
La tromperie ou les transgressions des anciens ancêtres à l’égard de leurs créateur signent l’éloignement, l’expiation, la chute vécue comme un abandon et une perte irrémédiable.
Il y a des milliers d’histoires autour de cette faute et toutes s’accordent à dire que, depuis ce jour, il faut boire l’ayahuasca pour se connecter au monde des esprits.
Desfois on nous dit que c’est quand le dernier sage du village est mort que l’ayahuasca a poussé…ou la chakruna aurait poussé sur la tombe de sa femme.
D’autres histoires parlent de la Datura qui aurait poussé lors de la mort des jumeaux originels.
Toutes ces histoires forment le même canevas et plus ou moins le même ordonnancement du monde.
Tout comme les mêmes tables de la loi de Moises, condition des humains à vivre conformément à la réalité de la création et du système créé.
Les règles concernant la diète sont les mêmes que les conditions pour rentrer dans le temple.
-Respecter la pureté sexuelle
-Ne pas manger de cochon
-Les tabous autour du sang des lunaisons des femmes...
Toutes ces règles étant similaires dans beaucoup de traditions du monde.
Les grands pères racontent que les Murayas, anciens chamans d’Amazonie partaient un an seul s’isoler dans la forêt faire une diète de plante forte. A la fin, les esprits eux-même apportaient à manger à la personne. Une fois cette diète réalisée, ils n’avaient plus besoin de boire l’ayahuasca car ils avaient réparé la fissure entre le monde matériel et spirituel causé par la faute originelle de nos ancêtres.
Malgré que l’utilisation de ces différentes plantes soit centrale au seins des traditions d’Amazonie, on voit que l’objectif absolu est de réparer cette transgression et de corriger l’écran et l'éloignement créé entre le monde spirituel et matériel et l'éloignement pour ainsi dire de notre âme.
Le Muraya était capable d’enchantement et de métamorphose physique, de capacité miraculeuse concernant les maladies incurables, de prophétiser, de dialoguer avec les esprits comme à l’origine des temps de la création.
Ainsi Medecina Sagrada vous propose de suivre cette direction, c'est-à-dire de réparer peu à peu la vie et de développer le meilleur de soi-même avec l’aide de la nature et du créateur et des traditions orales et ancestrales. Les plantes sont des outils initiatiques mais si il n’y a pas de tradition orale pour traverser les étapes initiatiques, c’est encore le diable qui vient raconter des histoires. Or, l’un des objectif de Medecina Sagrada est de bien faire comprendre ce que c’est vraiment que cette médecine.
Nicolas Ménager
N.B.: Judaïsme : Dans la tradition juive, le concept de péché originel n'existe pas de la même manière que dans le christianisme. Le péché est vu comme une déviation par rapport à une action correcte, influencé par l'inclination humaine (yetzer). Une image pourrait représenter Adam et Ève face à une source d'eau interdite ou un artefact mystérieux, symbolisant la tentation et le choix moral sans impliquer un fruit spécifique ( Learn Religions).
Islam : Dans l'Islam, l'histoire d'Adam et Ève est également présente, mais le concept de péché originel est différent. Adam et Ève ont été pardonnés par Allah après avoir désobéi, et il n'y a pas de transmission de ce péché aux descendants. Une représentation pourrait inclure une lumière divine symbolisant le pardon d'Allah et l'idée de la miséricorde après la transgression (Wikipedia).
Orthodoxie orientale : Dans l'Église orthodoxe orientale, le péché originel est vu comme une corruption de la nature humaine plutôt qu'une culpabilité héréditaire. On pourrait imaginer une scène où Adam et Ève touchent un objet sacré ou se tiennent à la porte d'un sanctuaire interdit, symbolisant la perte d'innocence et la transformation de leur nature (Christianity).
*Mythes de l’Amazonie. P Bertrand-Ricoveri